J'aimerais ajouter mon témoignage sur la réalité des quartiers-nord d'Amiens. Un témoignage policier, de toute évidence, est relayé ici par le blog Europe-Ecologie de Bagnolet. Le constat y est chirurgical et il a le (...)
Le Pigeonnier à Amiens - source CRDP
Amiens-nord, plus encore Fafet-Brosollette, c'est la préfiguration de ce que serait la France, réduit à l'état de la Grèce, dans dix ans. Le retour aux luttes de territoire, la complication d'un désordre social comme il y a des complications médicales, la convergence malheureuse de l'exclusion, de la pauvreté, et de l'ignorance.
D'abord, à toute chose malheur est bon, puisqu'enfin on en parle. Y compris la Police parle. Ce qui me gène, c'est que tout le monde fait un peu semblant de découvrir. Or, cela fait trente ans que ce quartier dégénère. Il s'enlaidit, même au gré des embellissements et des volontés de réhabilitation, comme on dit. Mais le vernis extérieur se craquèle tous les jours.
Qui n' a pas vécu à Amiens-nord ne peut pas comprendre. Je me souviens, pour avoir passé toute mon enfance dans ce quartier d'Amiens, au Pigeonnier (rues Couperin et Watteau) qu'il y a toujours eu une terreur latente. On pouvait dans les années 70 flâner dans le quartier à vélo, c'était un peu l'Italie... Mais je me souviens qu'on n'était pas très tranquille. Combien de nous, pauvres, fils de pauvres, se sont fait voler leurs affaires, leur mobylette, leur vélo, molester, casser la gueule pour rien... par qui ? Par d'autres fils de pauvres, venus d'Algérie entre 1963 et 1973 pour travailler.
Je tiens à préciser à ceux qui s'en réjouiraient, que je ne suis pas devenu lepéniste pour autant, même après m'être fait longtemps insulter de "sale Français" -alors que je n'ai moi-même jamais insulté un petit camarade sur ses origines- mais j'appelle de mes vœux une gauche socialiste autoritaire (notamment avec les plus riches) autant que solidaire (notamment avec les plus pauvres).
Ici, me revient en mémoire le mot de l'un de mes copains, Abderazak, dont les parents étaient arrivés en France juste quelques années auparavant. Il me disait -"toi t'es sympa, mais tu sais, mes parents ils m'ont dit que nous, on est là pour niquer les Français". Eh oui, terrible. Terrible avenir qu'ils préparaient à leurs enfants, en leur inculquant les bases d'une perception revancharde et, de fait, paranoïde de leur environnement social ! On y est.
Ce n'est qu'un exemple isolé me direz-vous, et il faut se garder des généralités et des amalgames. C'est juste. Mais les lecteurs issus de cette immigration très pauvre et très...
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