Le chômage est en train d'atteindre des niveaux sans précédent. Des politiques efficaces existent, mais les gouvernements doivent aussi éviter certains pièges.
L'économie mondiale traverse actuellement la crise financière et économique la plus grave de ces 50 dernières années, ce qui a de lourdes conséquences pour les travailleurs et leurs familles. À partir du second semestre 2008, de nombreux pays ont assisté à une forte baisse de la production, qui a entraîné un fort recul de l'emploi et une hausse vertigineuse du chômage. De 5,6 % en 2007, son point le plus bas depuis 25 ans, le taux de chômage de la zone OCDE est passé à 8,3 % en juin 2009, un niveau sans précédent depuis la guerre, le nombre de chômeurs ayant augmenté de presque 15 millions. Les pays de l'OCDE sont ainsi confrontés à une crise de l'emploi. Si elle touche l'ensemble des catégories socio-professionnelles, des « cols bleus » du bâtiment aux « cols blancs » du secteur bancaire, comme lors des précédentes récessions économiques de grande ampleur, les catégories déjà défavorisées sur le marché du travail - les jeunes, les travailleurs peu qualifiés, les immigrés, les minorités ethniques et, parmi eux, ceux qui occupent des emplois temporaires ou atypiques - sont les premières victimes des suppressions d'emplois.
Au moment où nous écrivons ces lignes, des indices de plus en plus nombreux laissent penser que le pire est peut-être passé et qu'une reprise va sans doute s'amorcer. Mais les perspectives de l'emploi à court terme sont peu réjouissantes. Selon les dernières prévisions de l'OCDE, la croissance de la production ne redeviendra positive qu'au cours du premier semestre de 2010, et elle restera modérée jusqu'à la fin de l'année. Quoi qu'il en soit, le redressement de l'emploi sera beaucoup plus lent que celui de la production. Par conséquent, le taux de chômage de la zone OCDE devrait continuer à progresser en 2010, pour approcher 10 % au second semestre, un nouveau record depuis la guerre. Cela représente 57 millions de chômeurs, l'équivalent de la population de certains grands pays industrialisés !
Le risque majeur est qu'une grande part de cette forte hausse du chômage ne devienne structurelle, avec un glissement massif vers le chômage de longue durée ou une sortie de la vie active. Ce phénomène s'est produit dans plusieurs pays de l'OCDE lors des récessions passées, et il a fallu de nombreuses années, au mieux, pour que le chômage retrouve son niveau d'avant la crise. Cette situation s'explique par la réticence des employeurs à embaucher des...
Lire l'article