pierrot Admin
Date d'inscription : 28/03/2011 Age : 80 Localisation : Hérault
| Sujet: Pour sortir de la crise, il faut investir, mais... Mar 18 Juin 2013, 13:02 | |
| Pour sortir de la crise, il faut investir, mais pour investir il faut sortir de la crise.
lundi 10 juin 2013
Mon titre étrange résume à mon sens parfaitement la contradiction du système économique occidentale actuelle. Le fait est que ce que les objecteurs du libre marché oublient sans cesse c'est que l'action individuelle des entreprises est d'abord subordonnée à l'anticipation que ces mêmes entreprises font de l'avenir du marché et de la société en général. L'idée saugrenue d'une autorégulation de l'économie est ainsi battue en brèche par l'intuition simple que nous agissons d'abord en rapport à notre environnement. C'est vrai pour les animaux, les plantes, les hommes, et bien évidemment les entreprises. Les actions individuelles ne sont ainsi jamais réellement individuelles puisqu'en quelque sorte elles dépendent les unes des autres. Cela crée un système d’interaction complexe qui ne converge pas naturellement vers le plus grand bien-être général, mais vers un équilibre instable qui peut vaciller à tout moment autour d'une moyenne économique pas forcement très enviable. Le système économique libre et sans entraves est par nature chaotique. Il n'est ni bon ni mauvais, il est juste irrationnel et imprévisible dans ses évolutions.
Les états et les puissances publiques dans le passé n'ont pas mis sous les verrous la finance, les banques et le commerce pour des questions idéologiques, ou par amour du centralisme. De Gaule qui avait mis la finance sous clef et qui n'avait guère d'appétence pour le milieu boursier n'était pas vraiment un communiste. Le marché a été mis sous tutelle après guerre parce que les vivants d'alors avaient en leur mémoire les tristes effets du libre marché et de la finance globalisée qui avait concouru à la crise de 29 et par ricochet à la Seconde Guerre mondiale. Il fallait donner du sens à l'orientation économique. Il fallait maintenir des équilibres qui n'étaient pas possible d'obtenir par le simple jeu de la concurrence libre, et le plus souvent faussée. La situation de sous-investissement actuelle en Europe n'est pas le fruit du hasard, mais bien le résultat à long terme de la dérégulation économique qui tenait lieu de politique publique dans les années 70-80. À force de ne plus investir sur son sol l'occident se retrouve aujourd'hui dépourvu d'entreprise et d'hommes aptes à le faire avancer. Son élite vivant de sa rente en important des masses d'objets que nos pays ne savent plus fabriquer. Aucune nation ne s'est jamais enrichie en achetant aujourd'hui ce qu'elle faisait elle même hier. Tout juste, cette situation permet-elle à quelques groupes sociaux minoritaires de sortir enrichis pendant que la masse de la population s'appauvrit. L'Europe actuelle ressemble à l'ancien Empire ottoman en fin de vie, lui aussi a préféré au 19e siècle échanger ses industries et ses artisans contre un enrichissement commercial temporaire. Cela lui a couté la vie quelques décennies plus tard.
L'Europe en panne d'investissement
C'est sur le blog de Jacques Sapir que l'on trouve des chiffres très intéressants sur le désastre grec. Des chiffres qui comme d'habitude infirment par l'absurde l'efficience de mesure d’austérité sur l'économie des pays en crise. Et que l'on ne parle pas de faire des économies aujourd'hui pour rebondir demain, car on voit mal comment un pays qui connaît un effondrement de ses investissements productifs, seul à même d'hypothétiquement relancer la machine économique, peut...
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