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| L'EXCEPTION A L'EUTHANASIE | |
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Etes vous pour ou contre cette proposition | Pour | | 60% | [ 3 ] | Contre | | 40% | [ 2 ] |
| Total des votes : 5 | | |
| Auteur | Message |
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paulo24
Date d'inscription : 01/04/2010
| Sujet: L'EXCEPTION A L'EUTHANASIE Jeu 01 Avr 2010, 13:01 | |
| Bonjour. Je propose:
que la loi du 22 avril 2005 sur la fin de vie dite « loi Léonetti », soit complétée par un amendement autorisant, dans des cas précis, l’exception à l’euthanasie.
En cliquant sur le lien : http://www.assemblee-nationale.fr/13/commissions/droits_malades/droits-malades-20080528-1.asp vous comprendrez mieux pourquoi je mène « ce combat ».
J'ai lu le livre de Patrick Sébastien : "Tu m'appelles en arrivant". A sa lecture, j'ai compris qu'il partage mon point de vue.
Je vous prie de bien vouloir lire ci-dessous, "la lettre à mon fils" de mon épouse. Elle est la préface du livre : "moi Hervé Pierra, six jours pour mourir".
Lettre à mon fils
Tu me manques cruellement, mon petit amour, mais je sais que ton âme est là parmi nous. Faire le deuil de toi est impossible car je ne le peux pas et ne le veux pas.
Je te promettais ton envol depuis si longtemps alors pardonne moi, pardonne nous mon chéri, nous nous sommes battus jusqu’à l’épuisement contre ce que j’appelle, « le mur de la honte », pour te libérer de la prison de ton corps. Tu sais combien j’en veux à ceux qui dénient toute souffrance en objectant le seul poncif « la vie est sacrée ». Est-ce que la tienne avait un sens, alors que depuis huit ans et demi, ton esprit et ta conscience t’avaient déjà quitté ? Et encore, si ton corps avait été là, inerte, endormi, mais pas du tout, tu n’étais que : expectorations, régurgitations, contorsions etc. … Pardon mon cœur, pardon.
Et que dire de ceux qui ne sont plus que douleur, qui en appellent à la compassion et à qui on rétorque, comme une indécence supplémentaire: « soins palliatifs! ». Crois-tu que la « méthode Coué » soit efficace à ce niveau là ?
J’ai lu que certains catholiques prônaient « la mort naturelle », mais je ne comprends pas ni philosophiquement, ni techniquement comment on peut demander à Dieu ou à Dame Nature de réparer ce que la main faillible de l’homme a produit. J’avais étudié au collège, en histoire, la séparation de l’église et de l’état. Je pense, à ce jour, que je n’ai pas dû bien comprendre, car force est de constater que l’église a une influence primordiale dans notre pays laïque.
Je sais mon petit ange, que tu te voyais avec « les yeux de ton esprit », tu voyais ton corps se dégrader à un point extrême. Mais nous, nous savions bien tous les deux que cela n’avait plus d’importance, qu’il n’était plus qu’un vêtement dont tu commençais à sortir.
On a dû se battre pour que tu aies le droit de mourir. Je ne savais même pas, mon chéri, que la mort était un droit. Je croyais qu’elle s’inscrivait légitimement dans la vie puisque nous sommes tous mortels ! Après la mort de Vincent Humbert, on a beaucoup espéré ta libération de « l’entre deux mondes ». En effet, la loi Léonetti a vu le jour et nous étions si inquiets et si terrifiés d’en connaître les tenants et les aboutissants. C’est la loi du « laisser mourir » ! Ce terme, avait pour moi, une connotation d’abandon insupportable. Nous n’avions pas le choix, je t’assure et je te demande pardon de ne pas avoir eu le même courage que Marie Humbert. Je m’en veux d’autant plus que les médecins refusaient d’appliquer la loi Léonetti, après quatorze mois de tergiversations. Leur motif : aucun. Ils assénaient leurs verdicts, les phrases courtes de leur compte rendu tombaient comme des couperets et semblaient avoir valeur de vérité générale, sans être étayés d’aucune manière. C’était non !
Il faut, je pense mon cœur, considérer que la peur, et la seule peur pour leur carrière, a motivé leur refus. La frontière entre le licite et l’illicite est tellement mince qu’ils ont opté pour la fuite, mais quelle fuite ! Nous sommes devenus « le problème »! Ils feignaient de suspecter des motifs peu avouables à notre requête, de manière à nous intimider, nous culpabiliser. Ils travestissaient délibérément notre demande d'application de la loi Léonetti en « demande d’euthanasie » pour se débarrasser de nous en proclamant : « non ! » ce n’est pas possible ! Si vraiment cela avait été une demande d’euthanasie, nous n’aurions pas attendu, mon bébé que tu souffres tout ce temps, on a demandé l’application de la loi Léonetti, tout simplement lorsque celle-ci a été votée et inscrite au journal officiel. Toute la famille nous encourageait, nos amis étaient très présents, toujours à notre écoute. Tu savais bien, mon petit cœur, que nous ne t’abandonnerions jamais, jamais.
Merci de l'avoir lu et de bien vouloir me donner votre avis sur la proposition.
Très cordialement. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: L'EXCEPTION A L'EUTHANASIE Sam 03 Avr 2010, 10:58 | |
| Il est vrai que l'euthanasie est un sujet délicat. Vous parlez d'exception à l'euthanasie dans des cas précis. Lesquels faut-il envisager?
Les cas de grande souffrance, certainement.
Pour ma part, j'aimerais pouvoir choisir le moment de mon "départ", comme l'a fait Mme Jospin. J'aimerais ne pas dépendre des autres et partir avant que cela ne se dégrade complètement, surtout dans la tête. Mais je le dis parce que je suis encore en forme et non-dépendante et que j'envisage la mort comme quelque chose de lointain ( dans 30 ans?). Comment le concevrai-je à ce moment-là? L'instinct de survie ne me poussera-t-il pas à m'"accrocher" jusqu'au dernier souffle? Mes parents qui font partie des plus de 85 ans sont absolument opposés à toute euthanasie. Ils pensent que cela ouvrirait la porte à des abus ou des dérives dans certains cas ... Alors, est-ce une question d'âge?
Mais il me semble qu'il faudrait un débat et une réflexion au niveau national pour éventuellement aménager la loi existante... |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: L'EXCEPTION A L'EUTHANASIE Sam 03 Avr 2010, 17:28 | |
| Paulo24, j'ai voté pour mais mon avis est nuancé. Je m'explique:
En théorie, je suis pour une abréviation des souffrances quand les seuls soins qui soient envisageables sont de l'ordre du palliatif. Il est intolérable de voir souffrir son proche ou son patient!
En pratique, cela me pose un cas de conscience. En vérité, je redoute le jour où je serai confrontée à cela directement. *Que ferai-je face à la famille? *Face au patient? *Face à l'équipe soignante? *Serai-je capable de préparer le fameux cocktail lytique, ce fameux mélange de drogues qui endorment irrémédiablement, et de l'injecter? *Serai-je capable de risquer ma carrière pour le bien-être d'autrui? *Serai-je capable de supporter les conséquences de mes actes (la prison)? *Et si je vais à l'encontre du médecin qui me prescrit le fameux cocktail, serai-je capable de supporter les manifestations de souffrances du patient et de ses proches?Et ma conscience, dans tout ça? Comment regarder en face cet être qui me demande de partir? Comment ne pas souffrir moi-même en voyant cette souffrance? Certes, je suis sensée être blindée émotionnellement mais je suis avant tout un être humain...
Mon problème de conscience est que j'exerce mon métier pour soigner pas pour tuer. Paradoxalement, j'aimerais que quelqu'un abrège mes souffrances le cas échéant...Tu vois, je n'arrive pas à trancher car je n'ai pas encore été confrontée à ce problème personnellement.
Dans tous les cas, c'est une décision d'équipe. Certains médecins se cachent derrière leur apparente froideur car ils sont tout autant mal à l'aise que moi concernant ce sujet. D'autres optent pour le retrait thérapeutique, c'est-à-dire que l'on arrête de donner les médicaments, ce qui induit une mort naturelle plus ou moins rapide et on associe de la morphine pour que le patient parte sans souffrir et dans un état somnolent. Personnellement, cette dernière option convient mieux à ma conscience.
C'est un sujet qui ne devrait plus être tabou. Nous devrions pouvoir en parler tous ensemble car c'est ensemble que nous trouverons la solution la moins pire pour les soignants et les soignés.
Je ne sais pas si je suis autorisée à citer le nom d'un auteur qui a écrit de nombreux livres sur la mort, le deuil...C'était une femme, un médecin qui a osé aborder ces sujets de manière très humaine et a osé être à l'écoute de ses patients...jusqu'au bout! (l'administrateur ou les modérateurs me donneront le feu vert ou pas pour citer le nom de cette personne).
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| Sujet: Re: L'EXCEPTION A L'EUTHANASIE | |
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