Jacques Sapir : la Grèce va quitter l’euro, vite
L’économiste et historien français Jacques Sapir considère comme “probable” le départ de la Grèce de la zone euro, très rapidement, avant même les élections du 17 juin prochain. Il expose son analyse et la logique de sa prévision dans Marianne2. Sapir trace notamment un parallèle historique avec les années 1920 et le refus français de renégocier la dette allemande, comme analogie historique pour le refus de l’UE (de l’Allemagne et de la France) de renégocier le mémorandum qui lie la Grèce à une situation économique et sociale intenable. Bien entendu, la rapidité des évènements constitue une grande différence dans cette analogie des années 1920 avec la situation actuelle, de même qu’on peut également voir des différences fondamentales dans le cheminement politique des deux situations (causes de la dette allemande, comportement des pays anglo-saxons vis-à-vis de la France dans les années 1920).
Voici le texte de Jacques Sapir, dans Marianne2, le 24 mai 2012.
«Les tensions s’accumulent en Grèce. La déclaration faite hier soir par Lucas Papademos (le Premier ministre sortant) sur une possible sortie de l’euro n’a fait que confirmer une tendance nette depuis près de dix jours.
»La Grèce a un besoin urgent d’une renégociation du mémorandum afin d’en assouplir les termes et d’en allonger le délai. Elle ne peut respecter ses engagements, cela se voit et cela se sait. Mais l’Allemagne, et malheureusement la France, s’obstinent à refuser cette renégociation. On peut comprendre pourquoi ; toute renégociation impliquerait la possibilité d’autres renégociations. En termes techniques, c’est l’introduction d’un “aléa moral” massif dans les relations entre la Grèce et ses partenaires. Mais, en...
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