Le jour d’après
par GdeBell (son site) vendredi 14 juin 2013
L'effondrement économique imminent est incompatible avec les théories libérales fondées sur la notion d'équilibre macroéconomique. Les connaissances (récentes) dans le domaine de la théorie du chaos font craindre un cataclysme financier qui pourrait bien signifier la fin de notre civilisation.
Un film des années 2000, Le Jour d’après, relate l’histoire d’une catastrophe climatique qui s’abat sur la Terre. Les régions riches de l’Hémisphère Nord sont particulièrement touchées et ses habitants doivent émigrer, pour survivre, vers les pays du Sud de la planète. Les activités humaines, dispendieuses de trop grandes quantités d’énergie, sont responsables des dérèglements climatiques qui finissent par provoquer l’anéantissement d’une partie du globe.
Il en va de l’économie comme de la météorologie : toutes deux sont gouvernées par des mouvements chaotiques. Le chaos, théorisée au siècle dernier, est la science des systèmes dynamiques (par exemple l’atmosphère ou la production de richesse) qui, bien qu’en principe déterministes, ne sont ni stables, ni divergents et résultent finalement imprédictibles. Leur instabilité se concrétise par l’absence d’équilibre du système, par une apparente périodicité des évènements, mais aussi par des moments de fortes discontinuités.
En économie, le raisonnement néoclassique (comme d’ailleurs la théorie marxiste de critique de l’économie de marché), sur laquelle repose l’édifice intellectuel des théories néolibérales, est fondé sur unela loi de l’offre et de la demande censé conduire à l’équilibre général, théorisé par l’économiste français Léon Walras (1) et dont l’existence fut astucieusement démontrée par son compatriote Gérard Debreu(2). Mais l’existence d’un équilibre n’implique pas qu’il soit atteint et l’apparition de bulles ou de krach enterre de manière définitive la loi de l’offre et de la demande dans son implication classique qu’elle aboutirait « par tâtonnement » à l’équilibre. Cette loi, intuitive mais fausse, se retrouve pourtant au début des manuels d’économie comme prolégomènes aux errements intellectuels qui en découlent.
De nos jours, les faits décidément têtus, comme aimait le rappeler un autre économiste français, Maurice Allais (3), à propos de la mondialisation (4), infirment prévisions et modèles macroéconomiques. On a beaucoup commenté l’« erreur » d’appréciation qu’aurait faite le FMI quant à l’efficacité des politiques d’austérité imposées dernièrement à certains pays du Sud de l’Europe (5). Je crois que la situation est beaucoup plus grave : il ne s’agit pas d’une simple erreur ou d’une...
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