Hausse de la TVA, réforme de l'administration, privatisations : l'Espagne s'apprête à renforcer sa cure d'austérité, en échange d'un assouplissement de son objectif de réduction du déficit. Ces nouvelles mesures représentent 65 milliards d'économies et de recettes à l'horizon fin 2014.
Le président du gouvernement espagnol Mariano Rajoy a présenté mercredi un vaste plan d'augmentation des prélèvements obligatoires et de diminution des dépenses publiques destiné à réduire le déficit de l'Etat de 65 milliards d'euros en deux ans et demi.
Dans un discours aux Cortes, interrompu par les railleries et les huées de l'opposition, il a annoncé une hausse de trois points de la TVA, à 21%, dès le 1er août selon une source, et présenté les grandes lignes d'un plan de réduction des indemnités de chômage, ainsi que des traitements et avantages de la fonction publique.
Il avait promis durant sa campagne électorale de ne pas modifier la TVA.
"Ces mesures ne sont pas agréables mais elles sont nécessaires. Nos dépenses publiques dépassent nos ressources de plusieurs dizaines de milliards d'euros", a-t-il déclaré.
De nouvelles taxes sur l'énergie, des projets de privatisation des infrastructures portuaires, aéroportuaires et ferroviaires ont été annoncées et des avantages fiscaux dans le secteur immobilier rétablis par son parti- le Parti populaire (PP) - ont été supprimé.
Il n'a cependant pas touché aux retraites et a souligné que ces mesures visaient à transférer la charge fiscale de l'impôt direct sur le travail et le revenu vers l'impôt indirect sur la consommation.
MESURES IMPOPULAIRES
Les annonces de Mariano Rajoy ont quelque peu apaisé les tensions sur le marché de la dette espagnole. Le rendement de l'emprunt à 10 ans était revenu à 6,589% en finde journée alors qu'il avait atteint 6,916% dans la matinée.
L'Espagne, dont l'économie est en récession - avec un taux de chômage record à 24,4% - voit ses recettes fiscales baisser dangereusement, ce qui compromet la...
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