Selon une étude de l'Unedic, la France est "généreuse" avec les chômeurs par rapport à douze autres pays européens. Par ailleurs, une enquête de l'hebdomadaire Auto Plus a révélé qu'un chômeur peut subir une majoration allant jusqu'à 33% par rapport à un salarié non cadre, à profil égal, lors de la souscription à une assurance automobile.
Le taux de chômage en France est en hausse depuis plusieurs mois consécutifs. Crédit Reuters
Atlantico : Une enquête de l'hebdomadaire Auto Plus a révélé qu'un chômeur peut subir une majoration allant jusqu'à 33% par rapport à un salarié non cadre, à profil égal, lors de la souscription à une assurance automobile, ce que les assureurs justifient par le risque de non-paiement de la prime. Alors qu'une étude de l'Unedic révèle que la France est "généreuse" avec les chômeurs, quelles sont les difficultés "cachées" que ces derniers rencontre dans leur vie quotidienne ?
Yannick L'Horty : A priori, un dispositif assurantiel se base sur le risque présenté par l'assuré, et non sa faculté à payer ni même sa situation professionnelle. Il est alors difficile de comprendre une telle différence de traitement entre deux personnes présentant deux situations professionnelles différentes puisque cette caractéristique ne devrait pas rentrer en compte.
Mais il existe une différence de traitement entre des personnes ayant un emploi et ceux étant au chômage dans une multitude de domaines. Par exemple, les chômeurs éprouvent plus de difficultés dans l'accès au logement du fait de revenus moins favorables ou fragiles, les bailleurs souhaitant limiter leurs risques avec des salariés présentant des situations plus sûres afin d'éviter les impayés par exemple. De même, plusieurs enquêtes ont montré que l'accès des bénéficiaires à la Couverture maladie universelle, dont une grande partie sont des personnes sans emplois, avaient plus de difficultés à accéder aux consultations chez les médecins généralistes ou spécialistes. D'ailleurs, les demandeurs d'emplois de longue durée ou les demandeurs du RSA ont un plus faible recours aux soins et retardent ainsi les soins dentaires ou relatifs aux maladies chroniques.
En termes d'éducation, l'accès à aux établissement sous contrat (établissements privés sous contrats) pour les enfants de chômeurs est également plus difficile pour les enfants de demandeurs d'emplois. Beaucoup de cantines scolaires ont des systèmes de quotient familiale qui augmentent le degré de prise en charge des repas par celle-ci et allège ainsi le coût pour les parents sans emplois. Mais certaines d'entre elles sont surchargées et il arrive qu'elles refusent l'accès pour des parents qui ne sont pas tous deux salariés ou actifs.
Gilles Saint-Paul : Cette majoration pour le chômeur peut s'expliquer par la probabilité que celui-ci présente à se...
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